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IX


Le lendemain matin, tandis qu’il déjeunait, Basil Hallward entra.

— Je suis bien heureux de vous trouver, Dorian, dit-il gravement. Je suis venu hier soir et on m’a dit que vous étiez à l’Opéra. Je savais que c’était impossible. Mais j’aurais voulu que vous m’eussiez laissé un mot, me disant où vous étiez allé. J’ai passé une bien triste soirée, craignant qu’une première tragédie soit suivie d’une autre. Vous auriez dû me télégraphier dès que vous en avez entendu parler. Je l’ai lu par hasard dans la dernière édition du Globe au club. Je vins aussitôt ici et je fus vraiment désolé de ne pas vous trouver. Je ne saurais vous dire combien j’ai eu le cœur brisé par tout cela. Je sais ce que vous devez souffrir. Mais où étiez-vous ? Êtes-vous allé voir la mère de la pauvre fille ? Un instant, J’avais songé à vous y chercher. On avait mis l’adresse dans le journal. Quelque part dans Euston Road, n’est-ce pas ? Mais j’eus peur d’importuner une douleur que je ne pouvais consoler. Pauvre femme ! Dans quel état elle devait être ! Son unique enfant !… Que disait-elle ?