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propre perfection comme artiste et son humanité comme homme sur le plan idéal de la littérature du théâtre et du jeu scénique, ait écrit en ces termes sur le théâtre, mais nous devons nous souvenir que, dans les sonnets 110 et 111, Shakespeare nous montre qu’il était las du monde des marionnettes et plein de honte d’avoir joué aux yeux de tous son rôle d’arlequin.

Le 111e sonnet surtout est amer :

Oh ! grondez à mon sujet la fortune, cette déesse coupable de tous mes torts, qui ne m’a laissé d’autre moyen d’existence que la ressource publique qui nourrit une vie publique.

C’est là ce qui fait que mon nom porte un stigmate et que ma nature est, pour ainsi dire, marquée du métier qu’elle fait comme la main du teinturier. Ayez donc pitié de moi et souhaitez que je sois régénéré,

et il y a ailleurs bien des signes du même sentiment, signes familiers à tous les vrais fanatiques de Shakespeare.

Un point m’embarrassa beaucoup quand je