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car Merton avait une touche très délicate et tout à fait délicieuse, — j’aperçus tout à coup une esquisse du portrait de monsieur W. H. Il n’y avait aucun doute à concevoir à ce sujet.

C’était presque un fac-simile : la seule différence était que les masques de la tragédie et de la comédie n’étaient pas suspendus à la table de marbre, comme dans le portrait, mais gisaient sur le plancher aux pieds du jeune homme.

— Où diable avez-vous déniché cela ? dis-je.

Il devint un peu confus et répondit :

— Ce n’est rien. Je ne savais pas que ce dessin était dans le portefeuille. C’est une chose sans valeur aucune.

— C’est ce que vous avez fait pour monsieur Cyril Graham, s’écria sa maîtresse. Si ce monsieur veut l’acheter, pourquoi ne pas le lui vendre ?

— Pour monsieur Cyril Graham, répétai-je. Avez-vous peint le portrait de monsieur W. H. ?