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sont adressés à lord Pembroke[1] ? demanda-t-il.

— J’en suis certain, répondis-je. Pembroke, Shakespeare et madame Mary Fitton[2] sont les trois personnages des Sonnets, il n’y a pas le moindre doute là-dessus.

— Fort bien, je suis d’accord avec vous, dit Erskine, mais je n’ai pas toujours pensé de la sorte. J’ai eu l’habitude de croire… oui, je crois que j’ai eu l’habitude de croire Cyril Graham et sa théorie.

— Et qu’était cette théorie ? demandai-je en regardant le merveilleux portrait qui commençait presque à exercer sur moi une singulière fascination.

  1. William Herbert, troisième comte de Pembroke, (1580-1630), célèbre par son goût pour les lettres, héritage de sa mère et de son oncle Philippe Sydney. Il fut l’ami de Massinger, de Ben Jonson, de Chapman et de Shakespeare. (Note du traducteur.)
  2. Mary Fitton, fille d’honneur de la reine Élisabeth, devenue en 1600 la maîtresse du jeune comte de Pembroke, dont elle eut un fils. L’hypothèse, qui le mêle au mystère des Sonnets, est moins généralement admise que celle qui fait jouer le rôle capital à William Herbert. (Note du traducteur.)