Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
LE FANTÔME DE CANTERVILLE

et fantastiques l’horreur indicible du suaire de cadavre.

Alors la pendule sonna le quart.

Il comprit que le moment était venu.

Il s’adressa un ricanement, et tourna l’angle. Mais à peine avait-il fait ce pas, qu’il recula en poussant un pitoyable gémissement de terreur en cachant sa face blême dans ses longues mains osseuses.

Juste en face de lui se tenait un horrible spectre, immobile comme une statue, monstrueux comme le rêve d’un fou.

La tête du spectre était chauve et luisante, la face ronde, potelée, et blanche ; un rire hideux semblait en avoir tordu les traits en une grimace éternelle ; par les yeux sortait à flots une lumière rouge écarlate. La bouche avait l’air d’un vaste puits de feu, et un vêtement hideux comme celui de Simon lui-même, drapait de sa neige silencieuse la forme titanique.

Sur la poitrine était fixé un placard portant une inscription en caractères étranges, antiques.