Et la cane nagea sur la rivière en reprenant ses couac… couac… couac…
— Revenez, revenez, criait la fusée. J’ai beaucoup de choses à vous dire.
Mais la cane ne faisait pas attention à elle.
— Je suis heureuse qu’elle soit partie. C’est vraiment un esprit médiocre.
Et elle s’enfonça un peu plus dans la boue et se mettait à réfléchir à la beauté du génie, quand soudain deux petits garçons en blouse blanche accoururent au bord du fossé avec un chaudron et quelques fagots.
— Ce doit être la députation, pensa la fusée et elle prit un air digne.
— Oh ! cria un des gamins, regarde ce vieux bâton. Je m’étonne qu’il soit arrivé ici.
Et il retira la fusée du fossé.
— Vieux bâton ! gronda la fusée. Impossible ! Il a voulu dire précieux bâton. Précieux bâton est un compliment. Il me prend pour un dignitaire de la cour.
— Mettons-le au feu, dit l’autre gamin. Cela aidera à faire bouillir la marmite.