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de ma brouette, mais naturellement si vous refusez j’irai le faire moi-même.

— Oh ! nullement, s’écria le petit Hans en sautant de son lit.

Il s’habilla et se rendit dans la grange.

Il y travailla toute la journée jusqu’au coucher du soleil et au coucher du soleil le meunier vint voir où il en était.

Avez-vous bouché le trou du toit ? petit Hans, cria le meunier d’une voix gaie.

— C’est presque fini, répondit le petit Hans descendant de l’échelle.

— Ah ! dit le meunier, il n’y a pas de travail plus délicieux que celui que l’on peut faire pour autrui.

— C’est à coup sûr un privilège de vous entendre parler, répondit le petit Hans qui s’arrêta et essuya son front, un très grand privilège, mais je crains de n’avoir jamais d’aussi belles idées que vous.

— Oh ! elles vous viendront, fit le meunier, mais vous devriez prendre plus de peine. À présent vous n’avez que la pratique de l’amitié. Quelque jour vous aurez aussi la théorie.