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Cullagh, qui en fit présent au Museum de l’Académie Royale d’Irlande.

Cette œuvre merveilleuse vaut, à elle seule, une visite à Dublin, mais le calice d’Ardagh n’est pas moins beau.

C’est une coupe d’argent à deux poignées, absolument classique dans la pureté parfaite de sa forme, décorée d’or, d’ambre et de cristal, avec des ornements d’émail cloisonné et champlevé.

Il n’est point fait mention de cette coupe, ni de la broche dite de Tara, dans l’histoire ancienne de l’Irlande.

Tout ce que nous savons à leur sujet, c’est que la première fut découverte fortuitement par un jeune garçon occupé à déterrer des pommes de terre, aux environs du Rath d’Ardagh, la seconde par un pauvre enfant qui la ramassa au bord de la mer. Mais ces deux objets datent probablement du dixième siècle.

On trouve d’excellentes figures représentant ces objets, ainsi que les écrins à clochettes, les couvertures de livres, les croix sculptées, les enluminures de manuscrits dans le manuel de Miss Stokes.

L’objet si intéressant, nommé le Fiachal Phadrig, ou reliquaire de la dent de Saint Patrice, aurait pu être représenté et donné comme un exemple remarquable de la persistance de l’ornement, et une des antiques miniatures du scribe ou de l’écriture de l’Évangéliste aurait accru l’intérêt du chapitre sur les Manuscrits Irlandais.

Mais en somme, l’ouvrage est merveilleusement bien illustré, et la moyenne des gens qui étudient