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    épandre au moins sur l’ombre de l’enfant qui naîtra, ces
     présents
    que je rende au mort ce suprême, ce vain office. »
                                                Il se tut

« Il t’est réservé d’être Marcellus » n’a guère la simplicité d’émotion du : Tu Marcellus eris, mais « Enfant du deuil d’un peuple » est un gracieux équivalent de : Ileu, miserande puer.

Il faut le dire, il y a bien du sentiment dans toute la traduction, et la tendance du mètre à se tourner en couplets, et dont nous avons déjà parlé, est atténuée jusqu’à un certain point dans le passage cité plus haut et emprunté aux Églogues, par l’usage incidentel du triplet, ainsi que, dans certains endroits, par l’emploi de rimes croisées, et non point successives.

Sir Charles Bowen doit être félicité du succès de sa traduction.

Elle se recommande à la fois par le style et la fidélité.

Le mètre, qu’il a choisi, nous semble mieux fait pour la majesté soutenue de l’Énéide que pour l’accent pastoral des Églogues.

Il est capable de nous rendre un peu de l’énergie de la lyre, mais il n’est guère fait pour saisir la douceur de la flûte.

Malgré tout, à bien des points de vue, c’est une traduction pleine de charme, et nous nous empressons de lui souhaiter la bienvenue, comme à une contribution très estimable à la littérature des échos.