accusant de cruauté les Grands Dieux, de cruauté, les
étoiles du ciel.
En ces jours sombres, personne ne conduisit ses bœufs
repus
ô Daphnis, pour les désaltérer aux eaux du frais ruisseau.
L’étalon
ne goûta plus aux ondes rapides, ne brouta plus un brin
d’herbe dans la prairie.
Comme les lions de Carthage rugirent de désespoir sur
la tombe,
Daphnis, les échos des monts sauvages et de la forêt le
proclament :
Daphnis fut le premier, qui nous enseigna à conduire avec
la rêne du chariot
les tigres de l’Arménie, à exercer le chœur pour Iacchus,
qui nous apprit à enlacer de feuillage mobile l’épieu
flexible.
Ainsi que l’arbre a sa vigne pour parure, la vigne ses
grappes,
le troupeau cornu son taureau, une fertile plaine son blé,
ainsi tu étais la beauté des tiens, et puisque le destin t’a
ravi à nous,
Palès elle-même et Apollon ont fui de nos prés et de nos
ruisseaux
Accusant de cruauté les Grands Dieux, de cruauté les
étoiles du ciel
rend très heureusement ce vers : « Atque deos aique astra vocat crudelia mater. » Et il en est de même de « ainsi tu étais la beauté des tiens » pour : Tu decus omne tuis.
Voici encore un bon passage du quatrième livre de l’Énéide :
Et la nuit était venue. Les membres fatigués étaient repliés
sur le sol pour le sommeil.