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une seule date de l’histoire grecque entre la mort d’Alexandre et la bataille de Cynocéphales.

L’assertion, d’après laquelle Lucien, Plutarque et les quatre Évangiles seraient exclus des études dans les écoles et les Universités anglaises par la pédanterie de « purs lettrés, à qui il plaît de se donner pour tels », est naturellement tout à fait inexacte.

En fait, non seulement M. Mahaffy est dépourvu de l’esprit qui anime le véritable historien, mais il semble souvent manquer entièrement du tempérament du véritable lettré.

Il est habile, et parfois même brillant par endroits, mais il manque de bon sens, de modération, de style et de charme.

Il semble n’avoir point le sens de la proportion littéraire, et en général il gâte sa thèse en l’exagérant.

Avec toute sa passion pour l’impérialisme, il y a chez M. Mahaffy un certain esprit, sinon de clocher, du moins de province, et nous ne saurions dire que ce dernier ouvrage doive ajouter à sa réputation, soit comme historien, soit comme critique, soit comme homme de goût.