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A vrai dire, il perd toute patience à l’égard de ce qu’il traite « d’opposition sotte, insensée à la Macédoine », regarde la révolte des Spartiates contre « le Lord-Lieutenant d’Alexandre en Grèce » comme un exemple de « politique de clocher », se laisse aller à des platitudes dignes de la Ligue Primrose contre un cens abaissé, contre l’iniquité de donner « au premier indigent venu » le droit de vote, et nous dit que les « démagogues » et les « soi-disant patriotes » perdirent toute vergogne au point de prêcher à la cohue de parasites d’Athènes la doctrine de l’autonomie, — « qui n’est pas encore morte », ajoute avec regret M. Mahaffy. Ils mirent en avant, dit-il encore, comme un principe d’économie politique, cette curieuse idée qu’il faut accorder aux gens le droit de s’occuper eux-mêmes de leurs affaires !

Quant au caractère personnel des despotes, M. Mahaffy reconnaît que s’il fallait s’en tenir aux récits des historiens grecs, depuis Hérodote, « il aurait dit que l’inextinguible passion pour l’autonomie qui se manifeste à toutes les époques de l’histoire grecque, et dans tous les cantons contenus dans les frontières grecques, dut avoir sa source dans les excès commis par les gouverneurs qu’envoyaient des potentats étrangers ou par des tyrans locaux ».

Mais une étude attentive des dessins parus dans l’United Ireland l’a convaincu « qu’un gouvernant à beau être le plus modéré, le plus consciencieux, le plus prudent possible, sera toujours exposé à entendre dire sur son compte des choses terribles par de simples mécontents politiques. »