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lage d’un pied destiné sans doute à être offert en ex-voto à quelque dieu.

Une jolie stèle de Rhodes nous présente un groupe familial.

Le mari est à cheval et fait ses adieux à sa femme, qui a l’air de vouloir le suivre, mais qui est retenue par un petit enfant.

L’émotion de la séparation, en quittant ceux que nous aimons, est le motif central de l’art funéraire grec.

Il est répété sous toutes les formes possibles, et chaque pierre muette semble murmurer : χαιρε (Salut.)

L’art romain est différent.

Il introduit le portrait vigoureux et réaliste et il traite la pure vie de famille beaucoup plus fréquemment que ne le fait l’art grec.

Ils sont fort laids, ces Romains, à la physionomie dure, hommes et femmes, dont les portraits sont représentés sur leurs tombes, mais ils paraissent avoir été aimés et respectés de leurs enfants et de leurs serviteurs.

Voici le monument d’Aphrodiscus et Atilia, un noble romain et sa femme, morts en terre britannique il y a bien des siècles, et dont la pierre tombale a été trouvée dans la Tamise.

Tout près se voyait une stèle venant de Rome, avec les bustes d’un vieux couple d’époux qui étaient certainement d’une étonnante laideur.

Le contraste entre la représentation abstraite par les Grecs de l’idée de la mort et la réalisation con-