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Né aux Indes, de parents de pure race hindoue, il a été élevé uniquement en Angleterre.

Il a reçu son éducation à l’École de Saint Paul, et ses vers nous montrent avec quelle promptitude et quelle finesse se forment les sympathies intellectuelles de l’esprit oriental et nous indiquent combien est étroit le lien qui, peut-être un jour, unira l’Inde à nous par d’autres moyens que le commerce et la force des armes.

Il y a quelque chose de charmant à trouver un jeune Hindou qui emploie notre langue avec autant de souci de la mélodie et des termes que le fait M. Ghose.

Voici une de ses pièces.

Par dessus ta tête, en joyeux détours,
à travers les vastes espaces du ciel, librement
les oiseaux volent avec de la musique dans les ailes,
Et de la mer bleue, rude
les poissons brillent et bondissent.
Il y a une vie des choses les plus charmantes
Sur toi, en ton sommeil si profond.

Aux profondeurs de l’Orient les cieux deviennent plus célestes
D’un soir à l’autre et encore
les glorieuses étoiles se souviennent de paraître ;
Les roses, sur la colline
sont parfumées comme avant.
Seulement ta figure, chère entre toutes choses,
Je ne la verrai jamais plus.

Il y a là des défauts ; il y a beaucoup de défauts.

Mais les vers que nous avons mis en italique sont charmants.