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Un sage chinois[1].


Un éminent théologien d’Oxford fit un jour la remarque que sa seule objection contre le progrès moderne était que l’on progressait en avant au lieu d’aller à reculons. Cette vue séduisit tellement un certain artiste du monde des étudiants, qu’il se hâta d’écrire un article sur quelques analogies restées inaperçues entre le développement des idées et les mouvements du crabe marin commun.

Je suis certain que le Speaker ne sera point soupçonné même par ses amis les plus enthousiastes de professer cette dangereuse hérésie de la marche à reculons.

Mais, je dois l’avouer franchement, j’en suis venu à conclure que je n’ai jamais rencontré depuis quelque temps de critique plus mordante de la vie moderne que celle qu’on trouve dans les écrits du savant Chuang-Tzù, récemment traduits en langue anglaise par M. Herbert Giles, Consul de sa Majesté à Tamsui.

La diffusion de l’éducation a sans doute rendu le

  1. Speaker, 8 février 1890, à propos de Chuang-Tzù mystique moraliste et réformateur social, traduit du chinois par Herbert A. Giles.