Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/325

Cette page n’a pas encore été corrigée

    je tombai et n’entendis plus rien. Le pâle jour paraissait
    à travers les fenêtres du lazaret, lorsque je me réveillai une fois
      encore,
    me souvenant que peut-être je n’aurais plus la hardiesse de prier.

Venetia Victrix est suivie d’Ophélion, curieuse pièce lyrique dont les personnages sont la Nuit, la Mort, l’Aurore et un savant.

C’est compliqué plutôt que musical, mais certains chants ont de la grâce, notablement celui qui débute ainsi !

    Dame des cieux très pure et sainte,
    Artémis, rapide comme le daim qui fuit,
    glisse à travers les ténèbres comme une ombre d’argent,
    reflète ton front dans le lac solitaire.

      *       *       *       *       *

Le volume de Miss Fitzgerald mérite certainement d’être lu.

Le petit livre de M. Richard Le Gallienne, Volumes in-folio, comme il l’intitule plaisamment, est plein de vers jolis, d’une fantaisie délicate.

Des vers comme les suivants :

    Et soudain ! la blanche face de l’aurore
    s’accusa comme celle d’un fantôme sur la vitre,
    un fantôme sanglotant parmi la pluie,
    ou comme une rose glacée, pâlie
    qui se redresse lentement de la pelouse,

font entendre, avec leur choix fantastique de métaphores une note agréable.