Mais dans les meilleurs passages, il est excellent.
S’il n’a pas la grandiose simplicité de la facture épique, il a au moins quelque chose de la largeur de vision qui appartient au caractère épique.
Il ne diminue point la stature des grands héros de la mythologie celtique.
Il est très naïf, très primitif et parle de ses géants de l’air d’un enfant.
Voici un passage caractéristique du récit où Oisin revient de l’Île de l’oubli.
Et je suivis les bords de la mer, où tout est nu et gris,
sable gris sur le vert des gazons, et sur les arbres imprégnés d’eau,
qui suintent et penchent du côté de la terre, comme s’ils avaient hâte
de partir,
comme une armée de vieillards soupirant après le repos loin de la
plainte des mers.
Les flocons d’écume fuirent longtemps autour de moi ; les vents fuirent
loin de l’étendue
emportant l’oiseau dans leurs plis, et je ne sus point, plongé dans mes
pensées à l’écart,
quand ils gelèrent l’étoffe sur mon corps comme une cuirasse fortement
rivée,
Car la Souvenance, dressant sa maigreur, gémit dans les portes de mon
cœur,
jusqu’à ce que chargeant les vents du matin, une odeur de foin
fraîchement coupé,
arriva, mon front s’inclina très bas, et mes larmes tombèrent comme des
baies.
Plus tard ce fut un son, à demi perdu dans le son d’un rivage lointain.
C’était la grande barnacle qui appelait, et plus tard les bruns vents
de la côte.
Si j’étais comme je fus jadis, les fers d’or écrasant le sable et les
coquillages,