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Le dernier volume de M. Swinburne.[1]

M. Swinburne mit jadis en feu ses contemporains par un volume de très parfaite et très vénéneuse poésie.

Puis, il devint révolutionnaire et panthéiste, et prit à partie les gens qui occupent de hautes situations tant au ciel que sur terre.

Ensuite il inventa Marie Stuart et nous fit supporter le poids accablant de Bothwell.

Par la suite, il se retira dans la chambre d’enfants et écrivit sur les enfants des poésies caractérisées par un excès de subtilité.

Présentement il est tout à fait patriote et s’arrange pour combiner, avec son patriotisme, une grande sympathie pour le parti tory.

Il a toujours été un grand poète. Mais il a ses limites, dont la principale a ceci de particulièrement curieux, qu’elle consiste dans l’absence totale de tout sentiment de la limite.

  1. Pall Mall Gazette, 27 juin 1889, à propos de la troisième partie des Poèmes et Ballades.