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Jack s’embarque pour Terre-Neuve, fait naufrage, et est soigné avec attention, peut-être avec trop d’attention, par La-Ki-Wa, ou l’Étoile Brillante, jeune et charmante Indienne qui appartient à la tribu des Micmacs.

C’est une créature enchanteresse, qui porte un « collier fait de treize pépites d’or pur », une couverture de fabrication anglaise, et des pantalons de cuir tanné. En somme, ainsi que le fait remarquer M. Cumberland, elle a l’air d’être la « personnification de l’aube fraîche emperlée de rosée. »

Lorsque Jack, revenant à lui, la voit, il lui demande naturellement qui elle est.

Elle répond, en ce langage simple que nous a fait aimer Fenimore Cooper :

— Je suis La-Ki-Wa ; je suis la fille unique de mon père, le Grand Pin, chef des Dildoos.

Elle parle très bien l’anglais, et M. Cumberland nous en informe.

Jack lui confie aussitôt le télégramme suivant, qu’il écrit au verso d’un billet de cinq livres : « Miss Violette Parkinson, Hôtel Kronprins, Franzensbad, Autriche. — Sauvé — Jack. »

Mais La-Ki-Wa, chose fâcheuse à dire, se tient ce langage : « Le Blanc appartient à Grand-Pin, aux Dildoos, et à moi » et n’a garde d’envoyer le télégramme.

Par la suite, La-Ki-Wa offre sa main à Jack, qui la refuse et, avec la dureté de cœur qui est le propre des hommes, lui offre une affection fraternelle.

La-Ki-Wa regrette naturellement d’avoir prématurément laissé voir sa passion, et elle pleure :