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les huit stances qui composent la pièce, il n’y en a que trois qui contiennent des allusions mythologiques, et sur ce nombre, il n’en est aucune qui soit forcée ou éloignée.

Puis, lorsqu’il cite la seconde strophe :

    Oh ! une lampée de vin, qui aura été
    Pendant un long siècle dans la terre profondément fouillée,
    et qui aurait un parfum de Flore, de la danse
    sur le gazon de la campagne, et de la chanson provençale,
          et de la gaîté brunie au soleil,

M. Rossetti, dans un bel accès de Ruban bleu[1], s’écrie avec enthousiasme : « Assurément personne n’a besoin de boire du vin pour se préparer à goûter la mélodie d’un rossignol, soit au sens propre, soit au sens figuré ».

« Appeler le vin une sincère et rougissante Hippocrène » lui paraît à la fois « grandiloquent et désagréable ».

L’expression « chaînes de bulles qui clignotent sur le bord » est triviale, quoique pittoresque ; l’image « non point porté sur le chariot de Bacchus que traînent des panthères » est « bien pire ».

Une expression comme celle-ci : « Dryade des arbres, à l’aile légère » est évidemment un pléonasme, car dryade signifie réellement « nymphe du chêne ».

Et de cette superbe explosion de passion :

  1. Insigne des membres de la Société de Tempérance qui se sont engagés à ne boire que de l’eau.