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duit, ainsi qu’il est naturel, d’une manière admirable en toute circonstance.

On le voit d’abord prenant en pitié Lady Guilderoy laissée à l’abandon et finissant par l’aimer. Mais il fait le grand renoncement, ce qui produit un effet considérable, et après avoir décidé Lady Guilderoy à accueillir de nouveau son mari, il accepte une « Vice Royauté distante et ardue ».

Il est pour Ouida l’idéal du véritable homme politique, car apparemment Ouida s’est mise à étudier la politique anglaise.

Elle a consacré une bonne partie de son livre à des thèses politiques. Elle croit que les gouvernants qui conviennent à un pays comme le nôtre sont les aristocrates.

L’oligarchie est pour elle pleine d’attraits.

Elle a de vilaines idées du peuple ; elle adore la Chambre des Lords et Lord Salisbury.

Voici quelques-unes de ses vues ; nous ne les appellerons pas ses idées :

« La Chambre des Lords ne demande rien à la Nation : elle est donc la seule tutrice sincère et désintéressée des besoins et des ressources du peuple. Elle ne s’est jamais mise en travers du véritable désir du pays. Elle s’est simplement placée entre le pays et ses sottises impétueuses et passagères.

»Une démocratie ne saurait comprendre l’honneur. Comment le comprendrait-elle ? Le Caucus[1] est principalement composé de gens qui mettent du sable dans le sucre, de l’alun dans le pain, forgent des baïonnettes et des solives

  1. La camarilla.