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au fait de la vie fashionable, il revient à ses premières amours, une merveilleuse créature, qui se nomme la Duchesse de Soria.

Lady Guilderoy se gèle, la Duchesse s’embrase.

A la fin du livre, Guilderoy est un objet de pitié.

Il lui faut accepter le pardon d’une femme, et l’oubli de l’autre.

Il est foncièrement faible, dépourvu de toute valeur, et c’est le personnage le plus attrayant de tout le récit.

Il y figure en outre sa sœur Lady Sunbury, qui est très désireuse de voir Guilderoy se marier, et est parfaitement résolue à détester sa femme.

C’est réellement une figure très bien posée.

Ouida la décrit comme une « de ces femmes d’une admirable vertu qui détournèrent les hommes, plus sûrement que les sirènes les plus méchantes, des sentiers de la vertu. »

Elle s’irrite, elle s’aliène ses enfants, elle met en fureur son mari.

— Vous avez parfaitement raison. Je sais que vous avez toujours raison, mais c’est justement là ce qui vous rend si infernalement odieuse ! dit un jour Lord Sunbury, dans un accès de rage, en sa propre maison, avec des éclats d’une voix de Stentor tels que des passants de Grosvenor-Street levaient les yeux vers ses fenêtres ouvertes, et qu’un balayeur dit à un marchand d’allumettes : « Ma foi, je crois qu’il est en train d’en conter de belles à la vieille ».

Le caractère le plus noble du livre est celui de Lord Aubrey. Comme il n’a pas de génie, il se con-