Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/288

Cette page n’a pas encore été corrigée

Deux fois les Irlandais… tentèrent d’expulser ce nouvel élément,… ils échouèrent…

Mais l’Angleterre avait à peine accompli sa longue tâche qu’elle se mit à la gâter elle-même.

Elle détruisit les industries de ses colons par ses lois commerciales. Elle employa les Évêques pour leur ôter leur religion…

Et quant à la noblesse, l’objet qui avait déterminé à l’introduire en Irlande resta inachevé. Ce n’étaient plus que des étrangers, des intrus, qui ne faisaient rien, qu’on laissait ne rien faire.

Le temps devait venir où une population exaspérée demanderait que la terre lui fût rendue, et alors, peut-être, l’Angleterre abandonnerait la noblesse aux loups, dans l’espoir d’une paix passagère.

Mais son tour viendrait ensuite.

Elle se verrait face à face avec l’ancien problème, ou de faire une nouvelle conquête, ou de se retirer avec déshonneur.

Ce genre de thèses politiques, de prophéties après coup, se retrouve à chaque instant dans le livre de M. Froude, et presque toutes les deux pages, nous rencontrons des aphorismes sur le caractère irlandais, sur les leçons que donne l’histoire d’Irlande, et sur l’essence du système gouvernemental de l’Angleterre.

Quelques-uns d’entre eux expriment les vues personnelles de M. Froude, les autres sont entièrement dramatiques, introduits pour marquer les traits caractéristiques.

Nous en reproduisons quelques spécimens. En tant