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    alors que les pâturages se durcissent,
    et que baillent les fissures de la sécheresse,
    et que des feuilles tombent en grand nombre,
    que les pétales de rose tombent pour vous,
    feuilles emperlées de rosée,
    et or que frappe l’aurore.

    La pelouse se souviendra
    d’avoir été foulée par vos pieds
    en la cendre chaude d’automne,
    quand la sécheresse se ligue avec la chaleur,
    quand la dernière des roses
    se ferme désespérée
    en ce sommeil qui repose,
    avant que le vent d’orage prenne son vol.

Et les vers suivants d’Astaroth montrent que le baron normand a lu Dolorès juste une fois de trop :

    Prêtres défunts d’Osiris, et d’Isis
    et d’Apis ! cette doctrine mystique
    pareille à un cauchemar, conçue dans une crise
    de fièvre, n’est plus étudiée.
    Mage mort, cette troupe d’étoiles qui raye
    la voûte de ce firmament, là-haut
    regarde, calme, comme une armée d’anges blancs
    la sèche poussière d’adorateurs disparus.

    Sur des mers inexplorées, le navire peut-il esquiver
    les rochers à fleur d’eau ? L’homme peut-il suivre les
      enchaînements de la vie,
    passée ou future, que n’ont point résolus les Égyptiens,
    les Thébains, dont le sphinx n’a rien dit ?
    L’énigme s’offre encore toujours enchevêtrée,
    aux chercheurs qui consument l’huile nocturne.
    O terre, nous avons peiné, nous avons travaillé :
    Combien de temps resterons-nous à la peine, au labeur ?