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des de la Brousse méritent d’être citées, bien qu’elles contiennent une promesse qui n’a jamais été réalisée.

    Ce sont là des rimes qui se suivent, reliées moins
      par le son que par le sens,
    en des pays où de brillantes fleurs sont dépourvues de
      parfum,
    où de brillants oiseaux sont dépourvus de chant,
    où, le feu et l’ardente sécheresse dans ses tresses,
      l’insatiable été opprime
    les tardives forêts, les mélancoliques déserts,
      les troupeaux et les animaux défaillants.

    D’où viennent-elles ? Le vaste grésillement de la sauterelle
    peut fournir une mesure.
    Le tintement d’une rouelle, d’un éperon
      le choc d’une vague,
    le coassement de la grenouille parmi les joncs,
    qui réveille les échos entre les pauses, les silences
    de la nuit tombante, du torrent qui se précipite,
    de la tempête en délire.

    Pendant que s’épaissit là-haut l’obscurité
    dans l’intervalle de calme et de silence,
    quand rougissent d’une teinte de flamme les arbres de la
      forêt,
    sur les pentes de la montagne,
    quand les Eucalyptus aux troncs rabougris et difformes
    semblent porter, pareils à d’étranges colonnes égyptiennes
    des dessins curieux, de bizarres inscriptions,
    des sortes d’hiéroglyphes ;

    Au printemps, lorsque l’acacia frissonne
    entre l’ombre et la lumière,
    quand chaque bouffée d’air chargée de rosée ressemble
    à une longue gorgée de vin,