Elle est là où la haute falaise s’émiette enfin sur le bord du
fleuve ;
C’est elle qui aiguise la faux du faucheur, qui plonge le
berger dans le sommeil,
là où le mortel serpent veille parmi les moutons à l’abandon.
Or, nous qui appartenons à la race divine, nous connaissons
ses projets,
mais nous ne savons rien de sa Volonté sur la vie des
mortels et leur fin.
Ainsi donc je t’enjoins de ne rien craindre pour toi de la
Destinée et de ses actes,
mais de les craindre pour moi, et je t’enjoins de prêter une
oreille secourable à mon danger.
Sans cela… Es-tu heureux dans la vie, ou te plaît-il de
mourir
à la fleur de tes jours, quand ta gloire et tes souhaits
auraient atteint leur épanouissement ?
Le dernier chapitre du livre, où nous est décrite la grande fête en l’honneur des morts est si belle de style que nous ne pouvons nous empêcher de citer ce passage.
« Or les ténèbres tombaient sur la terre, mais la salle était resplendissante à l’intérieur, tout ainsi que l’avait promis le Soleil de la Salle. Là s’étalait le trésor des Wolfings. De belles draperies étaient tendues sur les murs : des vêtements finement brodés suspendus aux colonnes, de superbes vases de bronze, des coffres aux belles sculptures étaient rangés dans les angles, où les gens pouvaient bien les voir, des vases d’or et d’argent étaient disposés çà et là sur la table du festin. Les colonnes étaient aussi parées de fleurs et des guirlandes fleuries pendaient aux murs sur les tapisseries précieuses. Des résines aromatiques et des parfums brûlaient dans des encensoirs de bronze d’un beau travail. Tant de lumières étaient allumées sous le toit,