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Le dernier livre de M. William Morris[1].

Le dernier livre de M. Morris est, d’un bout à l’autre, une pure œuvre d’art, et la distance même qui sépare son style du commun langage et des intérêts terre à terre de notre temps, donne à tout le récit une étrange beauté, un charme qui n’a rien de familier.

Il est écrit dans un mélange de prose et de vers, comme le « cante fable » du moyen âge et nous conte l’histoire de la maison des Wolfings dans ses luttes contre les légionnaires de Rome qui pénétraient alors dans la Germanie du Nord.

C’est une sorte de Saga, et le langage dans lequel est écrite cette épopée populaire, comme nous pourrions la nommer, rappelle la dignité, la franchise antique de notre langue anglaise d’il y a quatre siècles.

A un point de vue artistique, on peut la qualifier un essai pour se replacer par un effort conscient dans le milieu d’un siècle plus ancien, qui aurait plus de fraîcheur.

  1. Pall Mall Gazette, 2 mars 1889. A propos du Récit sur la maison des Wolfings et toutes les familles de la Marche.