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longtemps qu’y restera Thyrsis et Thyrsis ne sera jamais oublié.

Tous deux ont ce caractère de distinction qui est si rare en ces jours de violence, d’exagération et de rhétorique.

Certes, quand on avance comme le fait M. Matthews que les pièces de M. Dobson appartiennent à « la littérature forte », on dit une chose ridicule.

Elles ne visent point à la force et elles ne la réalisent point.

Elles ont d’autres qualités, et dans leur sphère délicatement circonscrite, elles n’ont point de rivales contemporaines ; il n’en est même aucune qui se place au second rang après elles.

Mais M. Matthews ne s’effraye de rien et s’évertue à traîner M. Locker en dehors de Piccadilly, où il était tout à fait dans son élément, et à le planter sur le Parnasse, où il n’a pas le droit de prendre place, où il ne réclamerait point une place.

Il loue son œuvre avec le zèle étourdi d’un commissaire-priseur éloquent.

Ces vers d’une grande banalité, et même d’une légère vulgarité, sur un Crâne humain :

    Il a peut-être contenu (pour émettre au hasard quelques
      idées),
    ton cerveau, o Eliza Fry ! ou celui de Baron Byron ;
    l’esprit de Nell Gwynne, ou du docteur Watts.
    Deux bardes qu’on cite. Deux sirènes philanthropes.
    Mais, j’espère, cela s’entend bien,
    qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, qu’ils aient
      été adorés ou détestés,