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Le Socialisme poétique[1].


M. Stopford Brooke disait, il y a quelque temps, que le Socialisme et l’esprit socialiste donneraient à nos poètes des sujets plus nobles et plus élevés à chanter, élargiraient leurs sympathies, agrandiraient l’horizon de leur vision, et toucheraient, du feu et de l’ardeur d’une foi nouvelle, des lèvres qui, sans cela, resteraient silencieuses, des cœurs qui, sans cet évangile nouveau, resteraient froids.

Que gagne l’Art aux événements contemporains ?

C’est toujours un problème attrayant, et un problème malaisé à résoudre.

Toutefois, il est certain que le Socialisme se met en marche bien équipé.

Il a ses poètes et ses peintres, ses conférenciers artistiques, ses caricaturistes malicieux, ses orateurs puissants, et ses écrivains habiles.

S’il échoue, ce ne sera point faute d’expression.

S’il réussit, son triomphe ne sera pas un triomphe de la simple force brutale.

  1. Pall Mall Gazette, 15 février 1889.