Il désirait, dit Walt Whitman, « formuler un poème où chaque pensée, chaque fait, serait strictement ou indirectement, ou impliquerait, une croyance formelle en la sagesse, la santé, le mystère, la beauté de tout ce qui s’accomplit, de tout objet concret, de toute existence humaine ou autre, en se plaçant au point de vue non seulement de tous, mais de chacun ».
Ses deux assertions finales sont que « la poésie vraiment grande est toujours… le résultat d’un esprit national, et non le privilège du petit nombre des gens cultivés, de l’élite » et que « les chants les plus forts et les plus doux ne se sont pas encore fait entendre ».
Telles sont les vues contenues dans l’Essai du début : « Regard en arrière sur les routes parcourues », ainsi qu’il l’intitule.
Mais il y a dans cet attrayant volume un grand nombre d’autres essais, quelques-uns sur des poètes, comme Burns et Lord Tennyson, pour lesquels Walt Whitman professe une admiration profonde ; ou sur des acteurs et chanteurs d’autrefois (Booth l’aîné, Forest, l’Alboni et Mario sont ses principaux favoris) ou sur les Indigènes Indiens, sur l’élément espagnol dans la nationalité américaine, sur le slang de l’Ouest, sur la poésie de la Bible, et sur Abraham Lincoln.
Mais Walt Whitman n’est jamais mieux dans son élément que quand il analyse lui-même son œuvre et fait des plans pour la poésie de l’avenir.
Pour lui, la littérature a un but social nettement défini.
Il cherche à construire les masses, en « construisant » de grandes « individualités ».