Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée

il… mais l’argument de Poë acheva l’œuvre et me la démontra ».

La traduction anglaise de la Bible paraît lui avoir suggéré la possibilité d’une forme poétique qui, tout en retenant l’esprit de la poésie, serait affranchie des entraves de la rime, et de tout système défini de métrique.

Après avoir déterminé jusqu’à un certain point ce qu’on pourrait appeler la technique du Whitmanisme, il se mit à rêver profondément sur la nature de cet esprit qui devait donner la vie à cette forme étrange.

Le point central de la poésie à venir lui sembla être nécessairement, « une identité de corps et d’âme, une personnalité », laquelle personnalité, ainsi qu’il nous le dit franchement « serait moi-même, ce que je décidai après maintes considérations et réflexions ».

Toutefois il fallait un stimulus nouveau pour créer, pour révéler réellement cette personnalité, sentie d’abord d’une façon très vague.

Cela se fit grâce à la guerre civile.

Après avoir décrit les nombreux rêves, les passions de son adolescence et des débuts de son âge viril, il reprend :

« Néanmoins ces choses-là et bien d’autres encore n’auraient peut-être abouti à rien, s’il ne m’avait pas été donné pour une nouvelle expression nationalement déclamatoire un stimulus brusque, vaste, terrible, direct et indirect.

« Il est certain, dis-je, que j’avais déjà fait quelques pas, que seule l’explosion de la guerre de Sécessions, ce qu’elle me montra, comme à la lueur des éclairs,