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Michel est fier, austère et noble ; Raoul est faible, charmant et mauvais.

Michel a le monde contre lui et il triomphe ; Raoul a le monde de son côté et il succombe.

C’est un récit plein de mouvement et de vie, et la psychologie des personnages se manifeste par l’action, non par l’analyse, par des faits, non par la description.

Bien qu’elle remplisse trois forts volumes, cette histoire ne nous fatigue pas.

Elle a de la vérité, de la passion, de la force, et on ne saurait demander mieux à la fiction.

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L’intérêt du Chenapan de M. Sale Lloyd est subordonné à un de ces malentendus qui composent le fond de magasins des romanciers de second ordre.

Le capitaine Egerton s’éprend de Miss Adela Thorndyke, un faible écho de quelqu’une des héroïnes de Miss Broughton, mais il ne veut point l’épouser parce qu’il l’a vue causer avec un jeune homme, qui habite dans le voisinage, et qui est un de ses plus anciens amis.

Nous disons, à regret, que Miss Thorndyke reste entièrement fidèle au capitaine Egerton et va jusqu’à refuser, à cause de lui, d’épouser le recteur de la paroisse, qui est un baronnet du cru, et un lord en chair et en os.

Il y a là du caquet de five o’clock tea à n’en plus finir et bon nombre de personnages ennuyeux.