L’Évangile selon Walt Whitman[1].
« Nul ne comprendra mes vers, s’il tient à y voir une œuvre littéraire,… ou s’il vise uniquement l’art et l’esthétique. Brins d’herbe… a été avant tout l’efflorescence de ma nature émotionnelle et d’une autre nature personnelle, — une tentative, depuis le commencement jusqu’à la fin, de fixer une Personne, un être humain, (moi-même dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle, en Amérique) librement, pleinement, sincèrement. Je n’ai pu découvrir dans la littérature en cours aucune autre peinture analogue qui me satisfit ».
C’est en ces termes que Walt Whitman nous définit la véritable attitude que nous devrions prendre en face de son œuvre.
Il a, en effet, une vue bien plus saine de la valeur et du sens de cette œuvre que ne peuvent se vanter de la posséder soit ses éloquents admirateurs, soit ses bruyants détracteurs.
- ↑ Pall Mall Gazette, 25 janvier 1889, à propos des Brindilles de novembre.