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Un sonnet comme le suivant jaillit vraiment du foyer d’un cœur et d’un cerveau en feu :

    Dieu le sait, ce ne fut point d’après un plan mûri d’avance
    que je quittai le confortable séjour de ma paix,
    et que je cherchai cette lutte contre l’Impie,
    et que sans trêve, pendant des années qui ne cessent point,

    j’ai guerroyé avec les Puissances et les Principautés.
    L’âme que m’a faite la Nature, avant l’heure de ces querelles,
    était comme une sœur soucieuse de plaire,
    aimant tout, et par-dessus tout, le clan des hommes.

    Dieu le sait. Et il sait combien les larmes de l’Univers,
    me touchèrent. Et il est témoin de ma colère,
    sait comment elle s’alluma contre les meurtriers

    qui assassinaient pour de l’or, et comment sur leur route
    j’allai à leur rencontre. Et depuis ce jour-là, le monde en armes
    frappe droit à ma vie avec des colères et des alarmes.

Et le sonnet que voici a toute la force étrange de ce désespoir qui n’est que le prélude d’une espérance plus vaste :

    Je croyais accomplir un exploit de chevalerie,
    un acte de valeur, qui peut-être, aux yeux de celle
    qui fut ma maîtresse, laisserait un souvenir,
    comme parmi les nations. Et lorsqu’ainsi la bataille

    faiblit, et que des hommes jadis hardis, la figure blême,
    se tournèrent çà et là, cherchant des excuses à leur fuite,
    seul, je tins ferme, et par la supériorité de l’agresseur
    je fus accablé et mutilé cruellement.