fiant la foudre, ou pour le Roi Lear sur la lande flétrie.
Il y a quelque temps, l’un d’eux se rendit chez un peintre fort connu qui, se trouvant pour le moment, avoir besoin de ses services, l’engagea, et, pour commencer, lui dit de s’agenouiller dans l’attitude de la prière.
— Serai-je biblique ou shakespearien ? demanda le vétéran.
— Va pour shakespearien, répondit l’artiste, en se demandant par quelle subtile nuance d’expression le modèle allait exprimer la différence.
— Très bien, monsieur, dit le professeur de pose.
Puis il s’agenouilla solennellement, et se mit à cligner de l’œil gauche.
Toutefois cette catégorie est en train de disparaître.
Règle générale, de nos jours, le modèle est une jolie fille, d’un âge allant de douze à vingt-cinq ans, qui n’entend rien à l’art, ce qui lui est égal, et qui ne se préoccupe que de gagner sept ou huit shellings par jour sans trop de peine.
Les modèles anglais regardent rarement un tableau et jamais ne se risquent en des théories esthétiques.
En somme, elles réalisent entièrement la conception idéale que se fait M. Whistler d’un critique d’art, car elles ne formulent aucune espèce de critique.
Elles acceptent toutes les écoles d’art avec l’absolue impartialité d’un commissaire-priseur et posent devant un jeune et fantasque impressionniste avec autant de docilité que devant un érudit et laborieux académicien.
Elles ne sont ni pour ni contre les Whistléristes.