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Telle est la première strophe de cette élucubration, et M. Sladen nous apprend avec un orgueil bien excusable que les endroits imprimés en italique sont de sa façon.

Voilà certainement un comble de la part d’un éditeur, et nous ne pouvons nous empêcher de dire que cela fait plus d’honneur à la bonté d’âme de M. Sladen qu’à son talent de critique et de poète.

De plus la publication, dans un volume de poésies « produites en Australie » de passages pris dans l’Orion de Horne, ne saurait se justifier, d’autant plus qu’on ne nous donne aucun spécimen de la poésie que Horne écrivit pendant le temps qu’il passa réellement en Australie, où il remplissait l’emploi de « Gardien des Montagnes Bleues », emploi qui, du moins par sa dénomination, est bien le plus charmant qu’on ait jamais donné à un poète, et qui aurait admirablement convenu à Wordsworth, je veux dire le Wordsworth des bons moments, car il lui arrivait souvent d’écrire comme un Distributeur de timbres.

Néanmoins M. Sladen a fait preuve d’une grande énergie dans la compilation de cet épais volume, qui ne contient pas beaucoup de choses d’une réelle valeur, mais qui offre un certain intérêt historique, surtout aux personnes qui auront souci d’étudier les conditions de la vie intellectuelle dans les colonies d’un grand Empire.

Les notices biographiques de l’énorme cohue de versificateurs que contient ce volume, sont en grande partie dues à la plume de M. Patchett Martin.

Il en est de fort insuffisantes.