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ges nouveaux et fait naître une musique toute différente de la nôtre. Juillet est « une dame, née dans le vent et la pluie ». En Août,

    à travers la montagne, à travers toutes les landes noircies par le feu,
    le vigoureux hiver souffle son adieu sauvage dans son cor.

Octobre est « la reine de toute l’année » « la dame à la blonde chevelure » qui s’en va, « les pieds entravés de fleurs » à travers « les collines aux contours hautains » et amène avec elle le Printemps.

Il faut décidément nous habituer au mopoke et à la salsepareille, faire en sorte d’aimer le gommier et le buddawong, autant que nous aimons les oliviers et les narcisses du blanc Colonus.

Après tout, les Muses sont grandes voyageuses, et le même pied, qui foula les crocus de Cumnor, effleurera quelque jour peut-être l’or, qui tombe des fleurs du jonc, et marchera délicatement sur l’herbe de la brousse à la teinte de tan.

M. Sladen a naturellement grande foi dans les perspectives qui s’ouvrent à la poésie australienne.

Il y a en Australie, nous dit-il, beaucoup plus d’auteurs capables de produire des œuvres de valeur qu’on ne l’a supposé.

Il est tout naturel que cela soit, ajoute-t-il. Car l’Australie possède un de ces climats délicieux qui engagent au repos en plein air.

Le milieu de la journée est si chaud qu’il est vraiment plus hygiénique de flâner que de se livrer à un travail plus énergique.