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tout, le banal touche toujours, et il est très fâcheux que M. Sladen n’ait pu conclure un arrangement financier avec les possesseurs des droits d’auteur de Gordon.

Il en résulte un dommage irréparable pour le volume que nous avons sous les yeux.

C’est grâce à Gordon que l’Australie a trouvé sa première expression en vers.

Néanmoins il y a ici quelques autres poètes qui méritent d’être étudiés, et on apprend avec intérêt des détails sur les poètes qui reposent sous l’ombre du gommier, cueillent les fleurs du roseau, et le buddawong, et la salsepareille, pour celles qu’ils aiment, et errent parmi les bosquets du mont Bawbaw en écoutant les incultes extases du mopoke.

Pour eux, novembre, c’est

    La merveille aux ailes d’or
    qui met une main dans celle de l’Été, l’autre dans celle du Printemps.

Janvier est plein de « souffles de myrrhe, et de subtiles suggestions du pays des roses ».

    C’est le chaud, le vivant mois de l’éclat, c’est lui
    qui réjouit la terre et berce la forte et mélancolique mer.

tandis que Février, c’est la « Vraie Déméter »,

    et éclaboussé du talon au genou du riche et chaud sang de la vigne
    il arrive tout radieux à travers les bois jaunissants.

Chaque mois, à mesure qu’il arrive, reçoit des élo-