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nommée, qui était une femme de naturel héroïque et d’un caractère plein de noblesse et de dignité.

En somme, quoi qu’on ne puisse pas dire que les poétesses anglaises, depuis les origines jusqu’à Mistress Browning, aient produit aucune œuvre de génie absolu, ce sont certainement des figures intéressantes, d’attrayants sujets d’étude.

Parmi elles nous trouvons Lady Mary Wortley Montague, qui a tout le caprice de Cléopatre, et dont les lettres sont charmantes à lire, Mistress Centlivre, qui écrivit une brillante comédie, Lady Anne Barnard dont Le Vieux Robin Gray a été décrit par Sir Walter Scott comme valant « tous les dialogues qu’ont jamais eus ensemble Corydon et Phyllis, depuis Théocrite jusqu’à nos jours » et qui est certainement une très belle et très touchante poésie, Esther Vanhomrigh, et Hester Johnson, la Vanessa et la Stella de la vie du Doyen Swift ; Mistress Thrale, l’amie du grand lexicographe ; la digne Mistress Barbauld ; la laborieuse Joanna Baillie ; l’admirable Mistress Chapone, dont l’Ode à la Solitude fait toujours naître en moi une ardente passion pour la société, et qui restera dans la mémoire au moins comme directrice de l’établissement dans lequel fut élevée Becky Sharp, Miss Anna Seward, qui fut appelée « le Cygne de Lichfield » la pauvre L. E. L. que Disraeli décrivit dans une de ses spirituelles lettres à sa sœur comme la « personnification de Brompton, toilette de satin incarnat, souliers de satin blanc, joues rouges, nez camard, et la chevelure à la Sapho » ; Mistress Ratcliffe, qui créa le roman à aventures, et a ainsi endossé une grande responsabilité ; la belle