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« Le touriste passe et crée une demande que le commerce satisfait d’une façon insuffisante. »

Nous ne sommes point encore arrivés à un état de choses qui soit la santé.

Tottenham Court Road existe encore, on est menacé de voir renaître le mobilier Louis XVI, et l’image coloriée populaire se débat dans les mailles de l’antimacassar.

L’art est dans la dépendance de la vie.

Nous ne pouvons l’obtenir par les machines.

Et pourtant les machines ne sont mauvaises que quand elles nous gouvernent.

La presse à imprimer est une machine que l’Art apprécie, parce qu’elle lui obéit.

L’art véritable doit posséder l’énergie de la Vie elle-même, doit se colorer de ce qu’il y a de bon ou de mauvais dans la vie, doit suivre les anges de lumière ou les anges des ténèbres.

L’art du passé ne doit point être copié avec un esprit servile.

Pour un siècle nouveau, nous réclamons une forme nouvelle.

La conférence de M. Walter Crane fut fort intéressante et fort instructive.

Sur un seul point, nous serons en désaccord avec lui.

De même que M. Morris, il déprécie complétement l’art du Japon et regarde les Japonais comme des artistes naturalistes et non point décoratifs.

Il est vrai qu’ils sont souvent picturaux, mais avec leur finesse exquise de touche, l’éclat et la beauté