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Les Beautés de la Reliure[1].

« L’art commença, dit hier soir, M. Cobden-Sanderson dans sa charmante conférence sur la Reliure, quand l’homme pensa à l’Univers ».

Il désire donner une expression à la joie et à la surprise qu’il éprouve devant les merveilles qui l’entourent, et il invente une forme de beauté par laquelle il exprime la pensée ou le sentiment qui est en lui.

Et la reliure a sa place parmi les arts : « par elle un homme s’exprime lui-même ».

Cet exorde élégant et plaisamment exagéré précéda quelques démonstrations des plus pratiques.

« Le tablier de cuir est le drapeau de l’avenir » s’écria le conférencier, qui ôta son habit et ceignit son tablier.

Il dit quelques mots des reliures anciennes pour le rouleau de papyrus, des cylindres d’ivoire ou de cèdre autour desquels on enroulait les manuscrits d’autrefois, des enveloppes teintes, les cordons soignés, jusqu’au temps où enfin la reliure, au sens moderne, com-

  1. Pall Mall Gazette, 23 novembre 1888.