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Quant à la vie privée de George Sand, qui est en relation si intime avec son art (car, comme Gœthe, il lui a fallu vivre ses romans, avant de pouvoir les écrire) M. Caro en parle à peine.

Il passe par-dessus la question avec une réserve qui fait presque rougir, et dans la crainte de blesser les susceptibilités de ces grandes dames, dont M. Paul Bourget analyse les passions avec tant de subtilité, il transforme sa mère, qui était le type de la grisette française en « une modiste fort aimable et fort spirituelle ».

Il faut reconnaître que Joseph Surface lui-même n’aurait pu montrer plus de tact et de délicatesse, bien que de notre côté, nous devions plaider coupable en préférant la description que fait d’elle-même madame Sand, lorsqu’elle se donne comme « une enfant du vieux pavé de Paris ».

La traduction anglaise, qui a pour auteur M. Gustave Masson, est peut-être au niveau des exigences intellectuelles des écoliers de Harrow, mais elle ne satisfera guère ceux qui regardent l’exactitude, la clarté, et la facilité comme les qualités nécessaires à une bonne traduction.

La négligence y est absolument stupéfiante, et l’on a peine à comprendre comment un éditeur, tel que M. Routledge, a pu laisser sortir de ses presses un travail de cette sorte. « Il descend avec le sourire d’un Machiavel », se retrouve sous cette forme : « He descends into the smile of a Machiavelli ».

La remarque faite par George Sand à Flaubert au sujet de l’écriture littéraire : « Tu la considères comme