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front de l’Acropole et fermait l’escalier montant aux Propylées.

Il fut remis au jour et reconstruit presque sans qu’il y manquât une pierre, par deux architectes allemands, sous le règne d’Othon, et il se voit, à peu près tel que Pausanias l’a décrit, à l’endroit même d’où Égée guettait Thésée, à son retour de Crète.

Au loin, c’est Salamine, c’est Égine, puis plus loin encore, au-delà des collines empourprées, c’est Marathon.

Si la statue de Mélos est vraiment la Victoire sans ailes, son sanctuaire n’était pas indigne d’elle.

Le livre de M. Stillman contient d’autres essais intéressants sur la merveilleuse connaissance topographique d’Ithaque qui se remarque dans l’Odyssée.

Les discussions de ce genre sont toujours attrayantes, tant qu’on s’abstient de représenter Homère comme un homme de lettre ordinaire, mais l’article sur la statue de Milo est de beaucoup le plus important et le plus agréable.

Certains regretteront sans doute que l’ancienne dénomination ne coure le danger de disparaître, et continueront d’adorer l’imposante divinité comme Vénus et non comme Victoire, mais il en est d’autres qui seront heureux de voir en elle l’image et l’idéal de cet enthousiasme spirituel auquel Athènes dut sa liberté, et sans lequel la liberté ne peut être conquise.