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compte des renseignements donnés par le consul français et les officiers de marine français.

Ni les uns, ni les autres ne paraissent s’être préoccupés d’examiner si le bras et la main qui sont actuellement au Louvre furent bien trouvés dans la même niche.

En tout cas, ces fragments semblent être d’un travail fort inférieur. Ils sont si imparfaits qu’on ne peut leur attribuer aucune valeur comme données pour prendre une mesure ou formuler une opinion.

Jusque-là M. Stillman est sur un terrain battu.

Voici en quoi consiste sa véritable découverte artistique.

Pendant qu’il travaillait aux environs de l’Acropole d’Athènes, il y a quelques années, il photographia, entre autres sculptures, les Victoires mutilées du temple de Nikè Apteros, la « Victoire sans ailes » petit temple ionique où se dressait cette statue de la Victoire dont il était dit que « les Athéniens la firent sans ailes pour qu’elle ne pût jamais quitter Athènes ».

Plus tard, en examinant ces photographies, et lorsque fut dissipée l’impression qui résulte d’une réduction de grandeur, il fut frappé de la forte ressemblance qui existait entre leur type et celui de la statue de Milo.

Or, cette ressemblance est si marquée qu’elle ne saurait être méconnue de quiconque a l’œil exercé à juger des formes.

C’est la même ampleur héroïque dans les proportions, la même richesse de développement physique.

La draperie est traitée de la même manière, et il y a aussi une parfaite parenté spirituelle, qui, pour tout