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un corps, par la forme ou la couleur, en acceptant les feux d’artifice de M. Whistler avec autant d’empressement que les anges de Giotto, et les roses de Van Huysum non moins que les dieux de Mantegna.

Ici, nous pensons que M. Image aurait pu marquer plus clairement le contraste entre le sujet, qui appartient purement à la peinture, et le sujet, qui renferme, entre autres éléments, soit des associations historiques, soit des souvenirs poétiques ; en fait, le contraste entre l’art qui donne des impressions, et l’art qui, en outre, sert à l’expression.

Toutefois les sujets qu’il avait à traiter étaient si variés qu’il lui était sans doute difficile d’indiquer autrement que par des suggestions.

Du sujet, il est passé au style, qu’il a décrit comme « cette individualité maîtresse et enchaînée par laquelle un artiste se différencie d’un autre ».

Pour les véritables qualités du style, il les a trouvées dans la contrainte, qui est la soumission à la loi ; dans la simplicité, qui est l’unité de vision, dans la sévérité, car le beau est toujours sévère.

Le réaliste est défini par lui comme visant à reproduire les phénomènes extérieurs de la nature, tandis que l’idéaliste est l’homme qui imagine des choses intéressantes et belles.

Mais, en les définissant, il n’a point voulu les séparer.

Le véritable artiste est un réaliste, car il reconnaît un monde externe de vérité, et un idéaliste, car il fait un choix, il abstrait, il a la faculté d’individualiser.

Il est fatal de s’en tenir au dehors du monde de la