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L’honorable Monckbury continua :

— Ainsi, tenez, ce pauvre Beaumont, voilà ce qu’il aurait dû faire. Si l’on pouvait tout prévoir ! Que diable, mon cher, il était riche, immensément riche…, une seule fille, et encore un petit bijou facile à placer. Mais voilà, il aurait dû s’arrêter à temps. Voyez-vous, on va, on va toujours, les affaires vous entraînent ; on perd ce qu’on a ; on devrait cesser alors, on ne peut pas ; on risque ce qu’on n’a pas. On se crée ainsi une vie impossible, espérant se rattraper… Pendant ce temps-là, l’abîme se creuse et l’on s’en rapproche chaque jour davantage, si bien que, lorsqu’on veut s’arrêter, il est trop tard. Au revoir, Clapham, je vous quitte, il faut que je conduise ces demoiselles au concert tout à l’heure. Mes amitiés chez vous.

— Un mot encore, Monckbury ; cette grande nouvelle, ce cataclysme, est-ce de Beaumont qu’il s’agit ?

— Mille diables, je ne vous l’ai pas fait dire… Oui vraiment, c’est de Beaumont qu’il s’agit. Au fait, je ne sais pas pourquoi j’en ferais tant mystère. À l’heure qu’il est, c’est le secret de polichinelle. Il faut que vous arriviez justement de Dublin pour n’en être pas informé. C’est le sujet de toutes les conversations ; depuis hier on ne parle que de cela. La chose est si considérable ! Et puis, c’est si