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La veille de Noël, un coupé de maître s’arrêta à midi sonnant devant la porte de M. Moïse Nathan, 18, Coventry street, Haymarket. Un homme très pâle en descendit.

— M. Moïse Nathan, s’il vous plaît ? demanda-t-il au domestique qui vint ouvrir.

— J’y suis, j’y suis. Harry ! faites monter.

La petite voix vieillotte et cassée qui venait de prononcer ces paroles continua, en haussant d’un demi-ton, tandis qu’une vieille petite tête dévastée, surmontée d’un fez de drap rouge, se montrait au haut de l’escalier :

— Ce cher Beaumont ! Accompagnez monsieur, Harry.

Harry accompagna « monsieur » jusqu’au premier étage et l’introduisit dans une chambre, véritable fouillis, encombrée, surchargée d’objets étranges, de curiosités de toutes sortes et qui ressemblait plutôt à un musée qu’à toute autre chose ; là, devant une table, où l’on remarquait du pain, un morceau de saumon fumé, une bouteille d’ale, une tabatière et différents corps hétérogènes, siégeait un vieux petit personnage à l’air vif et empressé, le propriétaire de le tête au fez rouge et de la voix vieillotte, Mathusalem en personne, mais Mathusalem bien vivant, solide sur ses jambes grêles et avec deux petits yeux noirs pétillants de malice.