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gueil, qui l’avait soutenu jusqu’alors, où était-il ?

— Alice ! mon pauvre ange, pardon ! murmurait-il en joignant les mains.

Puis le calme revint. Le masque froid, impénétrable de tous les jours se replaça sur cette physionomie tout à l’heure horriblement décomposée ; une ombre de sourire se dessina sur ses lèvres, et Beaumont murmura un — peut-être !… qui était toute une pensée.

Était-ce l’orgueil qui reprit possession de ce grand caractère énergique ? Était-ce l’orgueil qui chassa la douleur et fit luire comme un vague espoir, une lueur fugitive, insaisissable, un rayon dans l’ombre ?…

Beaumont se redressa de toute sa hauteur, il fit quelques pas de long en large dans son bureau, puis se rassit et, de sa grande écriture ferme, pleine, lisible, il écrivit Bilan…, et se mit en devoir d’établir ce qu’on appelle un compte par doit et avoir. Ce compte se soldait, des deux côtés, par des sommes fabuleuses.

Il écrivit longtemps ; le jour jetait sa grande lueur blanche éblouissante quand il releva la tête ; de longs rayons partaient des fenêtres comme autant de flèches dorées qui venaient mourir dans les papiers épars autour de lui ; le bilan était fait.