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Ses amis l’adoraient et le portaient aux nues ; c’était, du reste, un grand caractère, incapable d’une action mesquine on citait de lui quelques beaux traits accomplis sans bruit, sans éclat, avec simplicité et noblesse.

Lord Grenville parlait peu, quoiqu’il parlât bien et eût l’éloquence facile, entraînante, un esprit charmant et beaucoup d’instruction.

Il n’aimait pas le monde ; aussi s’étonnait-on qu’il suivit asidûment les bals et les fêtes depuis quelque temps. Pas une soirée fashionable, pas un raout d’ambassade, pas un concert où il ne fût ; jusqu’alors, il avait eu le mariage en profonde horreur, et toutes les tentatives faites pour le décider à changer d’avis avaient échoué misérablement ; tous les essais, tous les moyens mis en action par cette catégorie de dames respectables qui ont des filles à marier, avaient été sans résultat aucun ; sir George Grenville ne voulait pas se marier. Aimait-il Alice Beaumont ? Quelques personnes l’assuraient. Certes, à voir la façon dont il la regardait, dont il l’entourait de soins et d’attentions au bal, dont il prenait chaudement sa défense quand on s’avisait de lui trouver un défaut, un seul… Certes, la chose ne paraissait pas absolument dénuée de fondement, et cependant, si quelqu’un lui eût dit : « Vous aimez miss Beaumont, » ce quelqu’un-là