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L’auteur aurait pu faire une fin moins tragique ; cela n’empêche qu’en principe une jeune fille pauvre ne doit pas épouser un homme riche.

— Mais, tante, puisqu’ils s’aimaient…

— Que voilà bien les jeunes filles ! puisqu’ils s’aimaient ! Raison de plus… L’amour ne dure pas toujours…, enfant ! Le mariage n’est ni une spéculation ni une affaire ; méprisables ceux qui le considèrent comme tel. Le mariage est une chose belle et grande, une association dont Dieu seul fixe le bail, mais, croyez-moi, dans une des premières conditions de bonheur est l’égalité des positions. L’on ne se doit rien l’un à l’autre, l’on ne se reproche rien !… Il est triste de devoir avouer que l’argent entre pour une si grande part dans le bonheur de la vie humaine !… Enfin, les choses sont ainsi, Alice ; ni vous ni moi ne les changerons. La jeune fille pauvre qui épouse une homme riche fait, croyez-vous, un brillant mariage ? Non ; elle fait un marché souvent, une sottise à coup sûr, qu’elle déplorera tôt ou tard.

Miss Théodosia se tut, reprit son ara, couleur du temps, et tous les animaux fantastiques de son arche de Noé miraculeuse.

La vieille demoiselle venait de développer là sa thèse favorite : Égalité de fortune chez les deux conjoints ; et cela, avec tout le despotisme de ses